les citations
brûlon n. m.
◆ Partie plus ou moins brûlée d’un aliment qui reste collée au fond d’un ustensile de cuisson (en particulier, croûte qui se forme au fond du caquelon* dans lequel on a préparé la fondue). Je veux avoir le brûlon ! ⇒ religieuse.
1 « Nous mangeons bien sûr aussi le brûlon qui reste au fond. » MeijerEnq 1962, p. 173.
(Avoir, prendre) un goût de brûlon, un goût de brûlé.
2 « Les pommes de terre ont collé, elles ont un goût de brûlon. » Enq. CD/I, 1974 (FR La Roche).
3 « Tu n’as pas surveillé ton four : ton gratin a un goût de brûlon. » Enq. CD/I, 1974 (NE Le Landeron).
(Se dit en particulier de certains vins.)
4 « Produit sur cette pente aride, il [le vin de Lavaux] prend parfois un goût de brûlon dans ses charmus* minuscules […]. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 125.
5 « Fringant, trompeur, enjôleur à l’occasion sinon caressant à Aigle, il [le chasselas] devient scintillant, velouté et soyeux, ardent, énergique à Yvorne où le brûlon [en italique dans le texte] le marque de son empreinte. » Id., p. 163-164.
6 « De robe soyeuse et de saveur énergique, le vin d’Yvorne affirme sa typicité par un goût délicat debrûlon”. » Étiquette de bouteille de vin, décembre 1993.
Ça sent, ça pue le brûlon, ça sent le brûlé, le roussi. Odeur de brûlon, odeur de brûlé.
7 « Et pour la première fois, elle se tut. Une pénible odeur de fourmilière montait de son lit, une odeur de brûlon. » C. Bille, La Demoiselle sauvage, 1974, p. 205.
8 « Ça sentait le brûlon ce jour-là et le soir l’incendie a éclaté. » Enq. CD/I, 1974 (VS Sion).
9 « Trois jours après l’incendie ça sentait encore le brûlon. » Enq. CD/I, 1974 (FR La Roche).
10 « T’as trop laissé monter le lait. Ça sent le brûlon. » Enq. CD/I, 1974 (NE Neuchâtel).
11 « Il était 3h du matin lorsque j’ai senti une odeur de brûlon. J’ai aussitôt réveillé mon mari. Le feu envahissait déjà le salon. » L’Express, 24 décembre 1978, p. 12.
(emploi fig.)
12 « Mais déjà, ça commençait à sentir le brûlon [à l’approche du début de la guerre, en 1939]. » F. Clément, Les vaches enragées, 1993, p. 69.
13 « Conclusion provisoire de l’affaire ? Le papet* électoral vaudois bout trop fort et commence à puer le brûlon. » 24 heures, 19-20 mars 1994, p. 1.
(absol.) Odeur de brûlé.
14 « Le Valais qui sent le suint, qui pue le pollen, qui souffle le brûlon de mélèze ! » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 63.
Remarques. Dans le Jura, on dit plutôt ça sent le brûle, tout comme en Franche-Comté (v. SchneiderRézDoubs 1786 ; CollinetPontarlier 1925, DoillonComtois 1980, DromardFrComt 1991 ; déjà attesté à Genève en 1820, v. GaudyGen, mais ne s’y emploie plus) et en Lorraine (MichelLorraine 1807 ; RoquesNancy 1991 ; MartinVosges 1993 ; « connu » MichelNancy 1994) ; cf. encore MulsonLangres 1822 pour une attestation isolée en Haute-Marne.
Commentaire. Première attestation : 1808 (DeveleyVaud). Dérivé (suff. ‑on < ‑Ūmen) de brûler, aussi attesté dans les dialectes de Suisse romande (type bourlon, v. GPSR) et dans quelques points de l’est galloroman (Doubs, Savoie, Lyonnais ; v. FEW).
Bibliographie. DeveleyVaud 1808 n° 354 ; Dumaine 1810, p. 214 ; GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; DupertuisVaud 1892 ; WisslerVolk 1909 ; Pier, PierSuppl ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; GPSR 2, 861b-862a ; FEW 14, 79b, ŪstŬlare ; MeijerEnq 1962 ; ZumthorGingolph 1962, p. 255 ; IttCons 1970 ; TLF 4, 1026a s.v. brûlé III A 1 Rem. ; GR 1985 ; OffScrabble 1995 ; PLi 1998.
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