les citations
heurter v. intr.
◆ Frapper (à la porte). Entrez sans heurter. On a heurté à la porte. Heurter de trois petits coups discrets.
1 « Elle n’avait pas achevé qu’on heurtait. La grosse fille aux joues rouges déposa le plateau sur la table et disparut. » J. Mercanton, L’Été des Sept-Dormants, 1974, p. 309.
2 « Mais dans la petite chambre, elle avait retrouvé l’odeur d’Élysée de A. Et la nuit était bien avancée quand elle entendit heurter doucement. C’était lui. » C. Bille, La Demoiselle sauvage, 1974, p. 32.
3 « […] mais ces gens eux étaient là, ils sont entrés brusquement dans ma chambre sans heurter […]. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 209.
Remarques. Est plus courant à l’écrit et se trouve souvent sur des écriteaux. À l’oral, frapper s’avère plus fréquent.
Commentaire. Archaïsme ; survivance de l’usage classique (v. DG, Littré, TLF pour des exemples littéraires chez Racine, Mme de Sévigné, Chateaubriand, Régnier). Bien que donné sans marque par Land 1834, Littré 1866, Ac 1884 et DG 1895, le mot suscitait l’étonnement chez un témoin parisien en 1890 : « Je conduisais un jour un ami parisien à la bibliothèque de Neuchâtel ; il s’arrêta surpris devant la porte, où sont inscrits ces mots : “Entrez sans heurter.” – “Tiens, s’écria-t-il, à Paris nous disons frapper à la porte ! […]” » (Philippe Godet, Histoire littéraire de la Suisse française, 1890, p. 198). Du reste, on trouve déjà dans Besch 1845 (s.v. heurter) le commentaire suivant : « Aujourd’hui on dit plutôt frapper. ». — Marques d’usage à ajouter à FEW 16, 271b, *hûrt.
Bibliographie. « on heurte (on frappe à la porte) » Pier (qui ne cite cet emploi que pour relever l’absence de hiatus) ; Meijer 1962, p. 136 ; « vx » GLLF 1973 ; « vieilli » TLF s.v. heurter I A 2 ; « vx ou rég. (Suisse) » GR 1985, 2001 ; Lengert 1994.
Simone QUENET
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