éd. 1999 minçolet, -ette adj. et n. (rarement mincelet, -ette)
◆ Maigre, fluet, chétif (se dit surtout de personnes). Il est bien minçolet ce garçon.
1 « N’oublions pas la proche vendange. Nos vignes des hauts de La Côte sont hélas lointaines
du village où déjà tous les bassins de fontaines sont occupés pour laver à grande
eau tines [= cuve à raisin], brantes*, seilles*, cuves, mises à goger* après brossage et rinçage. Les jeunes, les minçolets, eux, s’enfatent [= se glissent] dans les vases* par la portette [= petite porte du tonneau] pour en faire la toilette. » IttÇà, 1975, p. 222.
2 « Je sais bien que je suis épiée, commentée, jugée. Les gens sont gênés, pire, je crois
qu’ils n’acceptent pas que je sois mariée, mère d’une petite fille, que tout aille
bien chez moi. Ça dérange sans doute leurs idées préconçues, comme quoi les handicapés
doivent avoir l’air malheureux ou ne pas se faire voir. Je sais tout ça – et beaucoup
d’autres méchancetés que me rapportent les mauvaises langues du quartier, comme par
exemple que je m’occupe mal de ma fille du fait qu’elle est bien minçolette – mais ça ne m’atteint pas vraiment. » Femina, 29 septembre 1976, p. 58.
◇ (en parlant de choses) Très mince, petit.
3 « Une tranche de jambon minçolette. » SnellGen 1960.
4 « Mincelettes, larges ou coulissées, les ceintures jouent un rôle aussi décoratif qu’utilitaire. » Radio-TV-Je vois tout, 23 septembre 1976, p. 58.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉.
Remarques. Courant à l’oral, rare à l’écrit. — Le synon. moindrelet, moindrolet signalé par Pier (s.v. ; déjà Gaudy 1820-1827 s.v. moindre) est aujourd’hui vieilli.
Commentaire. Première attestation : 1827 (Gaudy). La forme mincelet, peut-être créée sur le modèle de maigrelet (Ronsard) est sporadiquement documentée au xviie siècle déjà. Elle apparaît également dans des patois d’oïl du Nord-Est et du Centre.
La variante suffixale ‑olet que l’on retrouve aussi dans maigrolet (GaudyGen 1820, 1827 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; DumontGen 1983) résulte d’une
dissimilation vocalique caractéristique du domaine francoprovençal ; cf. la dissimilation analogue de ‑etet > ‑otet (GPSR 3, 399a s.v. charrotet ; cf. valotet dans FEW 14, 198a, *VASSĔLLĬTTUS 2) ainsi que B. Hasselrot, Études sur la formation diminutive dans les langues romanes, Upsal, 1957, p. 86.
Bibliographie. GaudyGen 1827 s.v. maigrolet ; HumbGen 1852 (« terme savoisien ») ; BonNeuch 1867 ; OdinBlonay 1910, p. 352a ; Pier ; SnellGen 1960 ; FEW 6, II, 133b, *MĬNŪTIARE ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; ChuardVaud 1979 ; Had 1983 ; DumontGen 1983 ; Pid 1983,
1984 ; Nic 1987, 1990 (minceolet) ; CuenVaud 1991 ; ArèsParler 1994 ; OffScrabble 1995.
Pierre KNECHT
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