les citations
sous-tasse n. f., soutasse
◆ Petite assiette que l’on place sous la tasse, généralement assortie (pour recueillir le liquide qui pourrait s’en écouler, pour y déposer sa cuillère, etc.). Une sous-tasse de faïence bleue, de porcelaine blanche. Déposer sa cuillère dans la sous-tasse. Verser un peu de lait dans la sous-tasse pour le chat.
1 « Ah qu’on change ces rideaux de reps, qu’on ôte ce tapis rouge, tiens, cette table est en beau noyer, juste ce qu’il me fallait pour travailler, que je fasse disparaître ce cendrier de bistrot, une petite sous-tasse à fleurs serait plus jolie, je la prendrai à la cuisine […]. » J. Chessex, La Tête ouverte, 1962, p. 17.
2 « Elle m’écoutait les yeux baissés, en secouant sa cendre dans la sous-tasse et en saluant chaque détail lamentable d’un vigoureux hochement de tête. » N. Bouvier, L’Usage du monde, 1963, p. 82.
3 « Abaissez la pâte et découpez des cercles à l’aide d’une sous-tasse. » M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, 1976, p. 174.
4 « Elle ne me regardait plus. Ses mains faisaient tourner la tasse de thé vide sur la sous-tasse. » M. Zermatten, Un Amour à Grenchen-Nord, 1978, p. 179.
Remarques. La graphie dominante est sous-tasse, mais on trouve assez fréquemment la graphie soutasse dans les sources du xixe s. et du début xxe (GuilleDial 1825, GuilleNeuch 1829-32, OdinBlonay 1910, Pier). HumbGen 1852 donne les deux formes, ainsi que les grands dictionnaires français, qui citent tous la même attestation de R. Queneau (RobSuppl 1970, GLLF 1977, GR 1985, TLF). On invoque parfois l’analogie avec soucoupe pour recommander (Pier) ou simplement expliquer (GLLF, TLF) la graphie soutasse. — L’équivalent du français de référence, soucoupe, ne se rencontre guère en Suisse romande dans l’usage oral, mais dans la littérature il est en fait plus fréquent que sous-tasse (d’après Suistext).
Commentaire. Première attestation en Suisse romande : 1824 (soutasse ; sous-tasse DeveleyVaud, p. 20a). Interprété à tort comme un germanisme par certains (GrangFrib, SnellGen et Had voudraient l’expliquer par l’influence de l’all. Untertasse – alors qu’en Suisse allemande on dit Unterteller), ce composé de formation transparente est en fait bien français et jouit d’une très grande extension dans le nord-est (Belgique y compris) et le sud-est de l’espace francophone européen ; v. bibliographie ci-dessous et DRF pour le détail des données.
Bibliographie. DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial 1825, p. 86b ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1841 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; PuitspeluLyon 1894 ; « plus employé autrefois qu’aujourd’hui » VachetLyon 1907 ; OdinBlonay 1910, p. 542a ; Pier ; Mâcon 1926 ; BoillotGrCombe 1929, p. 282 ; « employé à égalité avec soucoupe » MiègeLyon 1937 ; « général » SéguyToulouse 1950 ; Pohl 1950, t. 14, p. 113-114 ; MeijerEnq 1962, p. 175 ; FEW 19, 186a, Ṭassa ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; RobSuppl 1970 (sans marque) ; GLLF 1977 (sans marque) ; « régional. romand et belge » Alpha 1982 ; « courant en Belgique à côté de soucoupe » Hanse 1983, 1987 ; « courant en Belgique (où soucoupe ne s’emploie pas en ce sens) et en Suisse » GR 1985, 2001 ; « seul mot employé en Belgique » MassionBelg 1987 ; « Artois, Avesnois, Flandres ; on emploie peu soucoupe dans ce sens » CartonPouletNord 1991 ; « région. (surtout en Belgique et en Suisse) » TLF ; « général dans tous le Sud-Ouest » BoisgontierMidiPyr 1992 ; HeitlandNeuch 1993, p. 42 ; « région. ; courant en Belgique et en Suisse » NPR 1993 ; « usuel » FréchetMartVelay 1993 ; « usuel » VurpasLyonnais 1993 ; « usuel » BlancRouatVill 1993 ; Lengert 1994 ; SalmonLyon 1995 ; « usuel » RobezMorez 1995 ; « usuel » FréchetAnnonay 1995 ; « usuel à partir de 20 ans » FréchetAin 1998 ; DRF 2001 (avec carte).
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