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fourneau n. m.
 1.◆ Poêle servant au chauffage d’une pièce. Dans mon vieil appartement non rénové, il y a encore un fourneau dans chaque chambre* pour le chauffage. Fourneau à gaz, à mazout, à bois, à huile, à pétrole.
1 « Il avait plu continuellement, il pleuvait encore, et la maison, malgré les fourneaux, suait comme une cave. » J.-P. Monnier, La Terre première, 1965, p. 73.
2 « Le concierge descendra dans chaque classe la provision journalière [de bois de chauffage],
mais encore faudra-t-il allumer chaque matin ces immenses et récalcitrants fourneaux qui souvent refoulaient la fumée à nous faire pleurer quand la bise* ou le joran* soufflait. » IttÇà, 1975, p. 204.
3 « Prenons la corvée de la lessive, par exemple. Il y fallait une bonne demi-journée
et des efforts énormes, n’était-ce que pour soulever et installer la lessiveuse à
dôme fumant de vapeur sur le fourneau vorace de bois, de charbon en briquettes ou en boulets. » Bouquet, 9 mars 1977, p. 10.
4 « À vendre / 3 fourneaux à mazout d’occasion, en parfait état, prix avantageux. » La Gruyère, 24 septembre 1977.
5 « Ce mois de décembre, il fut aussi à l’autre bout de la vie celui des matins enneigés
derrière les rideaux, quand se formaient les grandes fleurs de givre sur les petits
carreaux des fenêtres – il n’y avait pas beaucoup de charbon à brûler dans l’unique
fourneau qui chauffait trois pièces. » A. Rivaz, Jette ton pain, 1979, p. 11.
6 « Plus petite que les autres [une bâtisse], volets rouge foncé, on est tout de même
en droit de fonder en elle quelque espoir, se dit Sœur Hyacinthe en pressant le pas.
Pourvu que Sœur Marie-Joseph et Sœur Félicité aient allumé le feu et que le fourneau et le potager* à bois fourmillent de chaleur quand elle rentrera. Mais un regard du côté de la maison
où elles sont lui enlève ses illusions : la cheminée, dressée dans l’ombre contre
la forêt, ne respire pas… » A.-L. Grobéty, La Fiancée d’hiver, 1984, p. 413.
◇ Fourneau à / de / en catelles ⇒ catelle.
7 « À vendre bas prix cause départ : […] 1 petit fourneau à bois en catelles*. » Le Sillon romand, 7 février 1975, p. 29.
↪ V. encore s.v. catelle.
◇ Fourneau à banc, grand poêle comportant en annexe une surface d’appui où l’on peut s’asseoir au chaud,
faire sécher des vêtements ou des chaussures mouillées, etc. ⇒ cavette 2.
8 « J’ai revu le petit banc qui leur était réservé [aux souliers], dans le coin du fourneau, cette planche où ils se trouvaient pendant que nous dormions. » J.-P. Monnier, L’Arbre un jour, 1971, p. 203.
9 « Au fur et à mesure des besoins, on les nettoyait [les racines de chicorée] avec une
brosse et on les lavait. Puis, on les découpait en petits cubes qu’on étalait sur
des journaux placés sur notre fourneau à banc. Là, recouverts d’un linge, ils séchaient. » Construire, 1er mars 1995, p. 47.
◇ Fourneau de / en pierre (ollaire), de molasse.
10 « Le dos appuyé au fourneau de pierre ollaire, le regard dans le vague, sa grande sœur est là qui rêve à il ne sait trop qui, il
ne sait trop quoi. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974 (1re éd. 1962), p. 27.
11 « Ils étaient les trois maintenant, dans la chambre* surchauffée : Cécile et Mme Bovard assises vers* la table et le grand Max accoudé sur le fourneau de mollasse, parce que ses habits n’étaient pas propres pour s’asseoir sur les chaises recouvertes
de moquette. » A.-L. Chappuis, À petit feu, 1964, p. 8.
12 « Adossé au radiateur, comme naguère Simone contre le fourneau de pierre de la ferme, incapable de fixer ma pensée. » G. Clavien, Un Hiver en Arvèche, 1970, p. 169.
13 « Dignement, il a pris dans la cavette* du grand fourneau de molasse son sac de grosse toile empli d’avoine ou de noyaux de cerises. » IttÇà, 1975, p. 59.
14 « À vendre à 150 m. du départ des remontées mécaniques. Situé au sommet d’un village
qui a conservé son cachet à la suite d’un effort national, dans maison de 2 app. au
rez-de-chaussée : cuisine […] grande chambre* de 24 m2 avec poutres sculptées d’époque et fourneau en pierres ollaires. » La Suisse, 25 septembre 1976, p. 22.
◇ Fourneau-potager, fourneau potager, poêle servant à la fois à chauffer et à faire la cuisine. ⇒ potager 1.
15 « Je le trouve à la cuisine, près du fourneau-potager qui ronflait plus fort que le taupier quand il a bu un coup. » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 12.
16 « Demande fourneau potager avec grand foyer combiné pour chauffage central. » Le Sillon romand, 7 février 1975, p. 29.
2.◆ Four électrique. Se faire cuire une pizza surgelée dans le fourneau. ⇒ potager.
Localisation. 1 : 〈Suisse romande〉. 2 : 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton du Valais〉 (pour 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉 et 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉, v. potager à la nomenclature). V. Voillat 1971, p. 233 pour un tableau détaillé de la situation.
Remarques. Les sens du mot en français de référence sont aussi connus en Suisse romande, en particulier celui de “appareil fixe où l’on brûlait du bois, du charbon et sur lequel on faisait chauffer
l’eau, cuire les aliments”, donné comme « vieilli » dans NPR 1993. En fait, le fourneau servait souvent en même temps au chauffage et à la cuisine (cf. le composé fourneau-potager). Ce type d’appareil n’existe plus dans les appartements modernes. — Au sens 2, on
dit aussi cuisinière.
Commentaire. Premières attestations : 1423 (« les quaquelles pour le fourno du poille ») ; 1620 (« le fit coucher dernier son fourneau ») ; v. Pier. Dialectalisme. Cet emploi (au sens 1) est également attesté dans le français régional de la Grand’Combe (Doubs), ainsi qu’à Ronchamp (J.-P. Chambon, comm. pers.), et Littré l’a relevé en Lorraine.
Bibliographie. DeveleyVaud 1808, n° 57 ; Dumaine 1810, p. 237 ; GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud
1824 ; GuilleDial 1825, p. 17, 20 ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol
1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; « en Lorraine, fourneau se dit très-souvent pour poêle » Littré 1865 s.v. fourneau 8° ; BonNeuch 1867 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, 200b-201ab ; Pier, PierSuppl ;
BoillotGrCombe 1929 ; FEW 3, 903b, fŬrnus I ; Voillat 1971, p. 233, 234 ; Lengert 1994.
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